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  • Phénofield : quelle semence pour le climat de 2050 ?

    Confrontés à la stagnation voire à la baisse des rendements, les producteurs de céréales misent sur la technologie pour sélectionner les semences de demain. C’est l’objectif de PhenoField, un ambitieux laboratoire à ciel ouvert installé dans la Beauce, où les recherches ont démarré en 2015 sur le maïs.

    Malgré l’amélioration continue des variétés de blé ou de maïs cultivées, les rendements ne progressent plus depuis une dizaine d’années, constatent les producteurs de céréales. Les  changements climatiques sont l’une des causes de cette stagnation. Alors à quoi faut-il s’attendre à la fin du siècle, sachant que les modèles prédisent une hausse des températures et une augmentation des périodes de sécheresse dans un pays tempéré comme la France ?

    Pour anticiper cette situation, une nouvelle plateforme de recherches a été déployée dans la Beauce, à Ouzouer le Marché, près d’Orléans, par Arvalis – l’Institut du végétal, un organisme financé par les producteurs français de céréales. L’objectif est de sélectionner des variétés résistantes à la sécheresse, au « stress hydrique » en langage agronomique.
    Pour cela, les chercheurs d’Arvalis veulent pouvoir corréler les gènes des plantes avec leurs caractéristiques, ce qui nécessite des observations fréquentes tout au long de la croissance sur un grand nombre de plants. D’où la mise en place de PhénoField, plateforme robotisée en plein champ de 5000m2, découpées en 500 petites parcelles où plus de 350 variétés différentes peuvent être étudiées en même temps.

    En quelques minutes, les grandes serres mobiles peuvent rouler au-dessus des plants de maïs et empêcher la pluie d’arroser ces cultures. A l’inverse elles peuvent irriguer, afin de simuler différents climats. De grands portiques roulants viennent régulièrement se placer au-dessus des plantes pour les mesurer, les caractériser, suivre leur croissance en continu. C’est le « phénotypage à haut débit ». Cette année c’est le maïs qui est à l’étude, l’année prochaine il laissera la place au blé.

    Cécile Dumas

    Photos © Patrice Latron / LookatSciences

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