L’exploitation des phosphates n’est pas la seule activité du site minier de Khouribga, au Maroc (voir Phosphates, l’or blanc du Maroc) : l’autre filon, ce sont les fossiles. Dans ces sédiments, déposés entre 70 et 45 millions d’années environ avant notre ère, abondent dents de requins, ossements ou vertèbres de poissons… Les phosphates offrent en effet les conditions idéales de la conservation des os ou des dents.
Les paléontologues Nathalie Bardet, Emmanuel Gheerbrant et Nour-Eddine Jalil, du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, mènent régulièrement des campagnes de fouilles sur ce site exceptionnel. Mais ils ne sont pas les seuls à s’intéresser aux fossiles de Khouribga. De nombreux locaux les ramassent et vivent de leur revente à des grossistes.
Là où s’affairent aujourd’hui chercheurs de fossiles et exploitants de phosphates, s’étalait il y a plusieurs dizaines de millions d’années une mer reliée à l’Atlantique. D’énormes reptiles marins (mésosaures et plésiosaures) y côtoyaient requins, tortues ou crocodiles. D’anciens mammifères terrestres habitaient ses rives. Un véritable hotspot de paléo-biodiversité.
Les sédiments de phosphates de Khouribga sont très précieux : ils ont archivé des millions d’années d’évolution de la vie au moment même où une grande crise d’extinction voyait s’éteindre les dinosaures, à la fin du Crétacé.
Photos : © Patrice Latron / LookatSciences