Quatre adolescents apprennent les bons gestes pour se raser ou faire un gommage. Des jeunes filles découvrent que se masser les mains avec un mélange d’huile d’olive et de gros sel fait des miracles sur la peau. Une femme apprécie d’être maquillée, tandis que son voisin de chambre opte pour les soins des pieds. Des femmes s’initient aux massages du visage.
Ces soins d’esthétique seraient assez banals s’il ne s’agissait d’adolescents placés en foyer d’accueil, de patients hospitalisés dans un service de cancérologie, ou de personnes handicapées travaillant dans un établissement d’aide par le travail (ESAT).
Pour celles qui prodiguent ces soins, l’esthétique n’est pas une fin en soi mais un moyen de se réconcilier avec soi-même, de prendre soin de son corps même s’il a souffert ou a été maltraité, de restaurer l’estime de soi, d’améliorer l’image de soi pour se reconstruire…. Ce sont les objectifs de la socioesthétique, qui prône une autre façon d’exercer le métier d’esthéticienne, que ce soit à l’hôpital, en prison, dans les foyers d’accueil ou centres de réinsertion.
La socioesthétique s’est peu à peu imposée depuis 1978, date de création de l’association CODES (COurs D‘ESthétique à option humanitaire et sociale), par Renée Roussière, elle-même esthéticienne de formation et bénévole en milieu carcéral et psychiatrique. Basé au CHRU de Tours, présidé par le cancérologue Olivier Le Floch, le CODES propose une formation spécifique pour cette profession, alliant esthétique, santé et aide sociale. Si l’hôpital a été le premier à ouvrir ses portes au CODES, les socioesthéticiennes ont aujourd’hui élargi leur champ d’action et travaillent aussi dans le domaine de la réinsertion sociale et de la lutte contre la la pauvreté et la précarité.
Un autre reportage sur le sujet a également été réalisé par Elisabeth Schneider avec l’association Les petits frères des pauvres.
Look at Sciences a réalisé 3 films-photographiques à partir des photos et d’interviews prises sur place :
– On ne pense pas au reste
– Bonjour, vous voulez prendre soin de moi ?
– Une journée à Cambrai