Le 11 mars 2011 la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, au Japon, est très sérieusement endommagée par un très fort séisme suivi d’un tsunami. Les populations sont évacuées dans une zone de 10 puis de 20 kilomètres autour de la centrale.
En France, la loi prévoir que des plans d’urgence soient élaborés pour chaque centrale nucléaire. Mais qu’en serait-il réellement en cas d’accident ?
En avril 2011, un mois après la catastrophe de Fukushima et pour tenter de répondre à cette question, le photographe Patrice Latron décide d’intervenir autour de la centrale de Flamanville. Habitué au reportage et à la représentation du réel, il choisit cette fois d’affirmer sa subjectivité en composant avec la fiction pour parler de ce qui ne se voit pas, de ce qui échappe à l’appréhension. La radioactivité en fait partie.
Comment inscrire l’invisible dans l’espace d’un lieu ? Patrice Latron compose avec la fiction pour exprimer en plein air le danger présent, suivre le fil rouge et blanc du cordon de sécurité sur un rayon de 10 kilomètres autour de la centrale nucléaire de Flamanville et de son futur EPR, en se conformant aux informations du PPI (plan particulier d’intervention) de la centrale. Il trace ce périmètre fictif sensé être la frontière du bouclage de la zone contaminée à évacuer autour de la centrale nucléaire en cas d’accident.
Photos : © Patrice Latron / LookatSciences
Carte du périmètre fictif autour de la centrale de Flamanville réalisée lors d’une exposition de la série FukushiManche organisée par le réseau Sortir du Nucléaire- Saint Malo.