Sous deux grandes serres hautes de 6 mètres, recouvrant près de 880 m2, salades, persil, tomates, aubergines ou poivrons poussent sur l’eau, nourris par les rejets des truites d’élevage. Dans cette ferme installée en Gironde, l’aquaponie permet de cultiver en consommant peu d’eau, en n’utilisant ni engrais ni pesticides, dans une serre qui n’est ni chauffée ni éclairée. De l’Eau à la bouche, c’est le nom de cette ferme unique en France, est la première à appliquer cette technique à grande échelle et à commercialiser sa production.
Le circuit fermé de l’aquaponie est simple : les déjections des poissons d’élevages enrichissent l’eau en nitrates, en phosphore, en potassium… dont les plantes ont besoin. Après un passage par des bactéries qui rendent ces éléments accessibles aux plantes, l’eau des bassins à poissons vient ainsi alimenter les serres où poussent les végétaux sur des radeaux flottants, les racines dans l’eau. Pas besoin d’ajouter des nutriments, pas besoin d’arroser. Grégory Biton, qui a lancé ce projet avec quatre associés dont deux exploitants agricoles qui travaillent à plein temps sur le site, se passionne depuis plusieurs années pour ce mode de culture vertueux. Pour sa première saison, la ferme aquaponique a une très bonne récolte et les rendements sont conformes aux attentes.
Chaque vendredi les consommateurs peuvent venir acheter directement à la ferme, qui distribue aussi localement via quelques primeurs.
Photos : © Jean-Bernard Nadeau / LookatSciences