Ce sont des œuvres de Van Gogh, Piet Mondrian ou d’autres peintres fameux qui sont étudiées au synchrotron SOLEIL à Saclay, dans l’Essonne. De tous petits échantillons de célèbres tableaux ont été apportés depuis les Etats-Unis et la Hollande jusqu’à ce laboratoire français où la lumière du synchrotron permet d’étudier la matière à l’échelle du micron sans destruction.
Avec l’équipe IPANEMA, spécialisée dans l’analyse des matériaux anciens, Barbara Berrie, directrice de recherche à la National Gallery of Art de Washington (Etats-Unis), et Katrien Keune, chimiste à l’Université d’Amsterdam (Hollande), mènent une recherche spécifique sur les réactions chimiques qui peuvent altérer les peintures, rendant difficile leur conservation et dégradant leurs couleurs.
Au-delà de l’étude des pigments, les conservateurs et les chercheurs ont en effet découvert qu’il fallait aussi analyser toutes les réactions qui peuvent se produire entre ces pigments et les liants utilisés comme l’huile ou l’oeuf. C’est l’analyse chimique qui a permis de comprendre que ces interactions provoquent des altérations néfastes pour la peinture et les couleurs.
L’équipe d’IPANEMA (Institut photonique d’analyse non-destructive européen des matériaux anciens) poursuit l’étude de cette surprenante matière picturale, pour préserver l’éclat des toiles des grands maîtres, en incitant conservateurs et chercheurs à soumettre leurs échantillons à la lumière de SOLEIL.
Photos © Patrice Latron / LookatSciences