Tanzida offre le triste spectacle d’une oasis en déclin, gagnée par la sécheresse et le sable, dont le village se vide de ses habitants. Cette oasis du sud du Maroc est symptomatique de la menace qui pèse sur ces précieux écosystèmes du désert marocain, très dégradés par une mauvaise exploitation de l’eau, par la pression démographique et l’aggravation de la sécheresse. La désertification menace de faire disparaître ces ilots de verdure et de vie, barrière naturelle contre l’avancée du désert. Pourtant, près de 2 millions d’habitants du Maroc (plus de 5% de la population globale) vivent dans les oasis.
Le Maroc a décidé d’enrayer le déclin des oasis du sud du pays, et de stopper ainsi l’exode rural et la paupérisation qui l’accompagne, en particulier dans la région de Tata.
Construction de bassins pour récupérer les eaux de pluies, rénovation des khettarras, les anciens canaux qui amènent l’eau de la montagne, barrières contre les dunes…. L’Agence des oasis du Sud pilote le programme, qui commence à faire ses preuves à Merzouga, où la culture de l’arganier et du henné s’ajoute aux plantations de palmiers dattiers.
Près de l’océan Atlantique, à Tarfaya, les habitants et les autorités locales luttent également contre l’ensablement. Dans cette ville qui a abrité un aérodrome de l’Aéropostale où Antoine de Saint-Exupéry écrivit Courrier Sud, les vents provoquent des coulées de sable qui se transforment en champ de dunes et qui recouvrent routes et constructions. Un programme de reforestation a permis de faire reculer le sable.
Photos © Thierry Berrod / LookatSciences