Près de 15 ans après la fermeture du dernier puits, l’ancien bassin houiller lorrain est confronté à la gestion de l’après-mine. Exemple en Moselle avec le traitement des eaux minières.
Jusqu’en 2003 du charbon est sorti du puits de Vouters, à Freyming-Merlebach (Moselle), dans le bassin houiller lorrain, symbole de la relance économique de l’après-guerre (voir le reportage sur le musée de la mine Wendel). Aujourd’hui, ce qui fut le plus profond puits de mine français est équipé d’une pompe pour ramener en surface l’eau qui a envahi les anciennes galeries.
Lorsque la mine était exploitée, l’eau était pompée pour ne pas noyer les galeries. C’est l’exhaure, dans le langage minier. 5000 m3 d’eau par heure étaient exhaurés sur tout le bassin lorrain, car la nappe phréatique est située au-dessus de la veine de charbon, facilitant les infiltrations.
Une fois les puits fermés, ce coûteux pompage a été stoppé, et les mines ont été ennoyées. Le niveau de ce réservoir minier, chargé en fer et en manganèse est surveillé de près pour ne pas atteindre la nappe phréatique. Il faut donc pomper et traiter l’eau. C’est la gestion de l’après-mine, que l’Etat a confié au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières).
L’eau pompée à Vouters est déversée dans les bassins de la station de traitement située à deux kilomètres du puits, au pied du terril de Sainte-Fontaine (voir les photos du terril), une ancienne friche. C’est l’oxygénation, la décantation et les roseaux qui permettent de débarrasser l’eau du fer et du manganèse. Elle est ensuite rejetée dans la rivière locale, Le Merle, qui retrouve ainsi un meilleur débit. Dans les lagunes, des petits crapauds verts s’accrochent aux roseaux. Les lézards et les couleuvres ont également investi la friche. Pour maintenir leur présence, des abris provisoire, des hibernacula, ont été installés en attendant les aménagements définitifs du site, destiné à accueillir le public, pour s’informer ou se promener.
Cécile Dumas
Photos : © Patrice Latron / LookatSciences