Dans les salles propres d’Airbus Defence and Space, à Toulouse, deux satellites européens passent les derniers tests et entrent dans les dernières phases de préparation avant leur prochain lancement. ADM-Aeolus et MetOp-C contribueront tous deux à améliorer nos futurs bulletins météo en fournissant davantage de données aux modèles de prévision numérique du temps.
Prototype de l’Agence spatiale européenne (ESA), ADM-Aeolus sera le premier satellite à mesurer les vents à la surface de la planète. Une donnée encore manquante aujourd’hui dans le système global d’observation de la Terre.
Le satellite est doté d’un instrument très sophistiqué, Aladin, encore jamais mis en orbite. Deux lasers envoient vers la surface un faisceau lumineux dans l’ultra-violet dont une partie est renvoyée par les molécules de gaz, les poussières et les gouttes d’eau dans l’atmosphère. Le satellite capte cette lumière renvoyée depuis la Terre. Ce lidar (radar basé sur la lumière) utilise aussi l’effet Doppler pour mesurer le déplacement des particules, grâce à un capteur d’une extrême sensibilité dont la mise au point a duré plus de dix ans.
Le lancement d’ADM-Aeolus doit avoir lieu le 21 août 2018 depuis le centre spatial guyanais de Kourou.
MetOp-C doit lui être mis en orbite en octobre 2018. Ce satellite météorologique est le troisième et dernier du programme MetOp de l’ESA et d’Eumetsat, formant une constellation de satellites survolant les pôles. Douze ans après MetOp-A, le dernier-né est équipé de nouveaux instruments lui permettant d’observer la Terre nuit et jour, avec ou sans couche nuageuse. Il pourra également surveiller la couche d’ozone stratosphérique et l’étendue des glaces de mer aux pôles. Ses deux aînés étant toujours en activité, les trois satellites vont fonctionner ensemble jusqu’en 2022.
Photos : © Patrick Dumas / LookatSciences