Transplanter une tête (vivante) sur un corps entier (d’un donneur décédé) : tel est le projet audacieux, voire fou ou démesuré selon les opinions, du neurochirurgien italien Sergio Canavero.
Ce spécialiste de la stimulation cérébrale a détaillé à plusieurs reprises son projet de greffe de tête, dans deux articles publiés en 2013 et 2015 dans une revue médicale, et en juin 2015 devant le congrès de l’Association américaine des neurochirurgiens et chirurgiens orthopédiques (AANOS). Il a annoncé en janvier 2016 que l’équipe de Xiaoping Ren laquelle il travaille à l’Université médicale de Harbin (Chine) a réalisé une greffe de tête de singe. En novembre 2017, Ren et Canavero annonce la première greffe de tête humaine réalisées à partir de deux personnes décédées. Une sorte de « répétition générale » selon le neurochirurgien.
D’un point de vue technique, Sergio Canavero est convaincu de la faisabilité de l’opération d’ici environ deux ans. Il pense pouvoir reconnecter la moelle épinière grâce à des substances chimiques, un point très contesté par la communauté des neurochirurgiens.
Quant aux problèmes éthiques, ils sont très nombreux, qu’il s’agisse du risque de rejet de greffe, de la création d’un être chimérique dont la descendance sera celle du donneur décédé, ou de la notion de « soi » et de conscience.
Sergio Canavero ne cache pas poursuivre un objectif de prolongation de la vie et de quête d’immortalité à travers ce projet prométhéen de greffe de tête.
Photos © Massimo Brega / LookatSciences