Dans le Val-de-Marne, le réseau de géothermie est rénové et augmenté avec le forage d’un nouveau puits. Objectif : alimenter 40.000 logements avec cette chaleur issue du sous-sol.
En allant puiser de la chaleur dans son sous-sol, l’Ile-de-France alimente près de 190.000 logements en chauffage, évitant de rejeter chaque année dans l’atmosphère l’équivalent de 240.000 tonnes de CO2. Cette géothermie utilise l’eau chaude de réservoirs souterrains du bassin parisien, situés entre un et deux kilomètres de profondeur, pour alimenter des centrales de chauffage urbain. Ainsi dans le Val de Marne, l’équivalent de 29.000 logements sont chauffés par le plus grand réseau européen de chaleur géothermique, créé en 1985 (l’équivalent de 35.000 tonnes de CO2 non rejetées chaque année). Sa capacité passera à 40.000 logements en 2020, grâce à la rénovation du réseau et à la construction d’une troisième centrale à Villejuif, s’ajoutant à celles de Chevilly-Larue et de l’Haÿ-les-Roses.
Pour pérenniser le réseau et le développer, un chantier de rénovation des tubages en acier est en cours avec l’installation de tubes en fibres de verre qui résistent à la corrosion. Ce re-chemisage prolonge d’au moins 20 ans la durée de vie de ces puits, pour un coût de 2 millions d’euros. Dans le même temps, pour augmenter les capacités du réseau, un puits supplémentaire est creusé – un ‘doublet’ constitué d’un puits pour extraire l’eau et d’un puits pour la réinjecter dans la nappe souterraine. Il alimentera la nouvelle centrale de Villejuif qui doit démarrer début 2016 et qui est actuellement en construction.
Ces travaux sont réalisés par CFG Services, filiale du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières).
L’Ile-de-France bénéficie d’un réservoir de chaleur exceptionnel, appelé le Dogger d’après la période géologique à laquelle il s’est formé. Il s’agit d’un aquifère de 15.000 km2 dont l’eau est entre 56 et 85°C. Il alimente les aéroports de Roissy et d’Orly ou encore la ville de Coulommiers. Selon une étude du BRGM, ce potentiel de géothermie est encore sous-exploité et l’équivalent de 700.000 logements pourraient être alimentés en Ile-de-France à l’horizon 2020.
C.D.
Photos © Patrice Latron / LookatSciences