Le littoral aquitain a été durablement marqué par l’hiver 2013-2014. Le trait de côte – cette limite mouvante entre la terre et la mer – a reculé jusqu’à 20 mètres localement au cours de cet hiver-là, selon l’Observatoire de la Côte Aquitaine. En cause : les fortes tempêtes qui ont entraîné submersions, inondations et érosion spectaculaire du littoral.
Pour évaluer l’impact d’événements climatiques comme ceux-là, ou plus généralement pour mesurer l’évolution du trait de côte et étudier ses déplacements, des équipes du BRGM (Bureau des recherches géologiques et minières), de l’Office national des forêts (ONF) réalisent régulièrement des relevés sur le littoral français. Ils sont regroupés au sein de l’Observatoire de la côte aquitaine (OCA). D’après les dernières projections de l’OCA, la côte sableuse pourrait reculer de 20 mètres d’ici 2025, de 50 mètres d’ici 2050.
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1/ Différents outils sont déployés sur le terrain par les équipes du BRGM et de l’ONF pour réaliser des levés topographiques par GPS, ou caractériser la morphologie des dunes à l’aide de drones.
2/ A la pointe du Cap-Ferret, cette flèche sableuse qui ferme presque le bassin d’Arcachon, une équipe du BRGM et du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques) roule ses antennes géoradar mobiles sur le sable. Objectif : mieux comprendre l’évolution de cette zone littorale en analysant sa structure interne. Grâce à la pénétration des ondes électromagnétiques dans le sol, il est en effet possible de reconstituer une stratigraphie, comme une coupe des différentes strates de dépôts sédimentaires accumulés.
La presqu’île du Cap-Ferret est habitée depuis la fin du 19ème siècle. Si la façade ouest connait une érosion constante d’environ 1 mètre par an, l’évolution de son extrémité sud, un site très prisé de villégiature, est différente. Elle alterne périodes d’allongement et de récession. La dernière phase de recul a commencé au cours des années 1970 et aujourd’hui le retrait de la pointe atteint environ 800 mètres. Avec l’acquisition de profils géoradar, combinés aux levés topographiques et aux données historiques, les chercheurs espèrent mieux comprendre ce va-et-vient de la pointe du Cap-Ferret.
3/ Des sites emblématiques : l’immeuble Le Signal à Soulac-sur-Mer, est devenu un symbole du recul du littoral. Construit à 200 mètres de l’eau dans les années 60, il n’est plus qu’à 20 mètres aujourd’hui et a dû être évacué.
Cécile Dumas
Photos : © Jean-Bernard Nadeau, Silvère Teutsch / LookatSciences