Dressée sur son flotteur de béton, l’éolienne Floatgen a quitté le port de Saint-Nazaire – où elle a été assemblée – pour être remorquée en mer, au large du Croisic. C’est là, sur le site d’essai SEM-REV de l’Ecole des Mines de Nantes, que les capacités de production électrique de ce démonstrateur d’éolienne flottante seront testées pendant deux ans.
Pour la France, qui ne dispose encore d’aucun parc éolien marin, Floatgen est la première éolienne installée au large de ses côtes.
Actuellement les éoliennes sont ancrées sur les fonds marins, à 30 mètres de profondeur en moyenne, ce qui limite leur implantation aux zones peu profondes, comme la mer du Nord. Avec l’éolien flottant, l’objectif est de s’affranchir de cette contrainte et de pouvoir installer davantage de parcs éolien en mer, et plus loin des côtes, là où les vents sont plus forts.
L’originalité du projet Floatgen est la conception de ce flotteur en béton, comme un anneau carré de 36 mètres de côté, qui peut accueillir une éolienne classique et qui est prévu pour durer au moins 30 ans sans intervention. Composé de 16 alvéoles remplies d’air, ce carré flotte comme une coque de navire. Une fois en mer, l’éolienne flottante est amarrée grâce à des lignes en nylon à des ancres posées au fond de l’eau.
L’éolien flottant n’en est qu’à ses débuts. Plusieurs prototypes sont à l’essai à travers le monde. En pointe sur l’éolien offshore, la Grande-Bretagne a installé la première ferme pilote d’éoliennes flottantes fin 2017 au large de l’Ecosse. Une technologie différente de celle du projet Floatgen, sans fondation flottante en surface.
Photo : © Patrice Latron / LookatSciences